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chat à trois patte

Le handicap physique, comment touche-t-il nos animaux ?

Ici commence une série d’articles traitants du handicap chez nos animaux de compagnie. Pour ceux qui me suivent sur les réseaux et ont donc eu l’occasion de rencontrer mes adorables poilus, vous comprendrez que ce sujet me touche car j’ai moi-même une chatte handicapée à la maison. Lors de ma formation de comportementaliste félin et canin, j’ai réalisé un mémoire de fin de formation sur ce sujet. Dans ce mémoire je m’intéressais au handicap chez nos animaux (conditions, conséquences, …) ainsi qu’au rôle et à la vision de l’humain dans ce contexte. Pour sa rédaction, j’ai rassemblé de nombreuses informations tirées de publications scientifiques mais aussi des témoignages de vie récoltés via un questionnaire en ligne.

Vous vous en doutez, tout cela représente un très grand nombre d’informations et ne peut pas être résumé en un seul article de blog. C’est pourquoi j’ai choisi de le répartir en 3 articles. Le premier sert d’introduction au sujet : je vous y présente les chiffres sur le handicap animal (les proportions, les animaux touchés, les types de handicaps, …) et les conséquences de ces handicaps. Dans le second article nous parlerons de la perception de l’humain par rapport au handicap, ses peurs, ses idées reçues ou son ressenti au quotidien. Enfin dans le troisième article nous aborderons le point de vue de l’animal ainsi que les différentes façons dont l’humain peut l’accompagner dans son handicap.

Chez moi, Bali a dû être amputée suite à un accident alors qu’elle avait à peine plus d’un mois

Il est donc temps d’entrer dans le vif du sujet en vous présentant d’abord les chiffres que j’ai rassemblé. Lors de la diffusion de mon questionnaire, j’ai rassemblé un total de 111 réponses venant de personnes diverses, ayant déjà vécu ou non avec un animal handicapé. La première interrogation que j’avais, était de connaitre approximativement la proportion d’animaux handicapés dans nos foyers.

Le graphique ci-dessous montre que sur le total des participants, 63% n’ont jamais eu d’animal handicapé et 37% en ont déjà eu. Attention, ce chiffre peut être biaisé car d’une part, le nombre de réponse est faible (111) et ceux qui ont répondu sont majoritairement des personnes de mon entourage, sensibles à la cause animale et donc plus susceptibles d’accueillir un animal « différent ».

Ces graphiques nous donnent une idée de la répartitions des animaux handicapés dans nos foyers

Pour essayer de mieux évaluer la présence des animaux handicapés dans nos foyers, j’ai demandé à ceux qui n’en avaient jamais eu, s’ils en avaient déjà rencontré. Sur 70 personnes concernées, on a tout de même 71% qui en ont déjà rencontré dans leur entourage. Cela laisse donc penser que le handicap physique n’est pas si rare chez nos animaux domestiques.

La question que je me suis ensuite posée, était de savoir quels animaux handicapés étaient les plus présents. J’avais personnellement l’impression de voir plus souvent des chats amputés, borgnes ou sourds que des chiens. Mais cela pouvait venir de mon entourage composé majoritairement d’humains à chats ! Les chiffres récoltés montrent une proportion plus importante de chats que de chiens handicapés dans nos foyers : 59% de chats contre 37% de chiens.

Ces schémas nous montrent quels animaux sont les plus présents à nos coté mais aussi ceux qui sont touchés par le handicap

Ces chiffres s’expliquent assez facilement avec le schéma de la répartition des animaux de compagnie dans nos foyers (en 2018). On voit clairement qu’en France, on retrouve près de 2 fois plus de chats que de chiens dans les foyers humains ! Cela semble logique que l’on retrouve donc une plus grande proportion de chats handicapés, tout simplement parce qu’il y a plus de chats dans les foyers.

Ensuite, les handicaps que l’on observe chez nos animaux peuvent être assez variées. Quand je parle de handicap, cela couvre les handicaps moteurs (amputation, boiterie, paralysie) mais aussi tout ce qui est sensoriel (surdité, cécité). Tous ces handicaps peuvent avoir des origines très différentes. Tous peuvent être aussi bien innés, qu’acquis. Certains animaux naitront aveugles ou avec un membre dysfonctionnel et d’autre subiront des accidents qui les laisseront sourds ou boiteux. D’autre handicaps vont aussi apparaitre tardivement à la suite d’une maladie ou simplement avec l’âge.

Avec ces images on comprend mieux quels sont les différents handicaps et leurs origines

Les schémas présentés ci-dessus nous aident à visualiser la répartition de ces différents handicaps ainsi que leurs origines. J’étais étonnée de voir la part importante d’animaux aveugles ou borgnes qui représentent 46% des cas. L’autre groupe important est celui des handicaps moteurs avec 39%. Concernant les origines on constate qu’une grande majorité des handicaps sont acquis : accident, maladie ou vieillesse. Cela implique que pour tous ces animaux il y a dû y avoir un réapprentissage de la vie avec ce handicap car ils ne sont pas nés avec.

Comme les handicaps peuvent être variés, les conséquences sur la vie de ces animaux le sont également. Dans certains cas l’animal va souffrir de douleurs récurrentes alors que d’en d’autres cas, il devra uniquement apprendre à se déplacer d’une autre façon. Il est aussi assez difficile d’évaluer le ressenti de l’animal concernant la douleur car chaque individu va la percevoir différemment et il n’est pas toujours évident de lire correctement les signaux de son animal.

Une altération, même légère, des oreilles peut entrainer des problèmes de communication

Une autre conséquence possible va être l’impact sur la communication de l’animal. Un animal aveugle ou sourd va devoir apprendre à communiquer différemment que ce soit avec un autre animal ou avec son humain. De même un animal amputé, au niveau d’une patte mais aussi et surtout d’une oreille ou de la queue sera moins bien compris par un autre animal. Je parle là de la réaction d’un autre animal lors d’une première rencontre, car assez rapidement les deux animaux s’habitueront et adapteront leur communication.

Heureusement pour eux, nos animaux de compagnie sont très adaptables ! Ainsi, même en cas de handicap sensoriel (surdité, cécité), l’animal compensera avec ses autres sens. Les débuts pourront être compliqués, mais une fois habitué, l’animal saura à nouveau se déplacer et interagir d’une nouvelle façon. Pour chacun de ces handicaps il existe des façons d’aider et accompagner son animal en tant qu’humain. Mais c’est un sujet que nous creuserons dans un prochain article ! J’espère que cette première plongée dans le sujet du handicap animal vous a plu ! Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans les chiffres présentés ? Pour moi c’est la répartition des différents handicaps, je ne pensais pas qu’il y avait autant d’animaux aveugles ! J’ai hâte de partager avec vous la suite pour mieux comprendre ensemble ce sujet hyper intéressant !

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