femme portant un chaton

Qu’est-ce que l’anthropomorphisme ?

L’anthropomorphisme c’est attribuer des caractéristiques, des sentiments, de réflexions humaines à d’autres entités comme des animaux, des objets ou encore des phénomènes. Une autre définition que j’ai trouvée dit ceci : « C’est la tendance à se représenter toute réalité comme semblable à la réalité humaine. » (CNRTL) Essayons donc ensemble de mieux comprendre ce concept un peu complexe qui impact nos relations aux animaux.

L’anthropomorphisme a un lien direct avec la façon dont nous voyons notre animal, dont nous le comprenons ou pensons le comprendre. Cela peut malheureusement le desservir et être l’origine de tensions et d’incompréhensions. Mais dans certains cas, il peut aussi avoir du bon !

Notre relation à l’animal est basée sur notre compréhension de l’autre

Quoi qu’il en soit, ce comportement est fondamentalement humain. Il apparait chez nous dès notre plus tendre enfance et est donc parfaitement naturel. En projetant nos réactions, nos ressentis, sur les animaux, nous prenons conscience de l’importance de leur bien-être ! Car, moralement, on ne fait pas subir aux autres ce qu’on ne veut pas subir soi-même.

Cette sensibilité a également permis aux éthologues d’analyser les comportements animaux en émettant des théories à partir de réflexions humaines. Par exemple, dans une situation de conflit, ils peuvent suggérer que le comportement observé est lié à de la peur ou de la colère car c’est le type d’émotion qu’un humain pourrait avoir dans la même situation. Bien sûr, ils ne se limitent pas à ces hypothèses et vont consigner un grand nombre d’observations et mettre en place différents protocoles pour déterminer au mieux la signification de chaque comportement.

Dès l’enfance, nous apprenons à décrypter nos animaux et à leur faire confiance

Mais alors, pourquoi faut-il faire attention à l’anthropomorphisme ? Les animaux font preuve de réflexion et d’émotions complexes, cela n’est plus à démontrer. Mais leur vision du monde et leur façon d’interpréter ce qui se passe autour d’eux sont différentes des nôtres. Tout simplement car nous sommes deux espèces différentes, nous n’évoluons pas dans les mêmes mondes !

Parlons des sens, dans un premier temps. Notre perception du monde est extrêmement différente ! Si nous ne prenons que la vue, une même scène sera visualisée très différemment par un chat ou par un humain comme j’ai pu vous le montrer dans cet article. Il en va de même pour les autres sens. Nous, humains, avons des sens beaucoup moins développés que nos compagnons chats et chiens. Nous passons donc à côté d’une multitude d’éléments qui suscitent leur attention.

Prenons un exemple pour illustrer cela : il est 5h du matin, votre chat semble excité, miaule et fixe intensément un coin du plafond. L’humain va alors penser « mon chat est fou » ou encore « il fait cela pour m’énerver et m’empêcher de dormir ». La vérité c’est que le chat est un chasseur crépusculaire, ses proies sont les plus actives à l’aube et au crépuscule. Il a très certainement repéré des bruits de rongeurs ou d’oiseaux qu’il souhaiterait aller chasser mais il est coincé à l’intérieur.

Au-delà des sens, notre façon de réfléchir et d’interpréter le monde est également différente. Par exemple, intéressons-nous aux griffades. Certains pourraient penser que leur chat, après avoir été grondé, va venir faire ses griffes sur le canapé pour se venger. Pas du tout ! C’est une vision biaisée par nos réflexions humaines. Comme j’ai déjà pu l’expliquer dans l’article sur les éliminations hors litière, la punition n’est pas comprise par le chat. Il n’y voit qu’une agression gratuite. Dans cet article je vous expliquais aussi à quel point notre notion de l’hygiène était différente ! Le marquage (ici, par griffade) sera un moyen de se rassurer et d’éliminer les tensions et non de salir ou d’abimer un objet et encore moins de provoquer l’humain !

Pour se faire confiance, il faut se comprendre et éviter les idées reçues

C’est donc parce que nos réflexions, motivations et besoins sont très différents qu’il faut être prudent dans nos interprétations. Il n’y a pas de chats vengeurs, jaloux, dominants, fiers, rancuniers, fourbes ou manipulateurs. Tous ces termes ne sont que des projections de réactions humaines sans la connaissance objective du comportement félin. Seules une meilleure connaissance des comportements animaux et une analyse globale des situations permettent une bonne compréhension de l’animal.

Tous ces exemples ne sont qu’un échantillon des réflexions que nous pouvons avoir envers nos animaux. Souvent, nous ne pensons pas à mal et agissons pour leur bien-être ou pour résoudre, avec des méthodes humaines, un comportement que nous trouvons inadapté. J’en suis témoin tous les jours dans mon métier et cela est l’une des sources principales d’incompréhension entre l’humain et le chat. Malheureusement, l’accumulation de ces incompréhensions nuisent à la relation et peuvent entrainer des réactions du chat que l’humain trouvera inappropriées.

Une relation dégradée sera souvent à l’origine de l’apparition de comportements dérangeants pour l’humain

L’une des principales erreurs liées à l’anthropomorphisme est de croire que les comportements dérangeants dont le chat fait preuve, sont faits exprès, par vengeance ou pour exprimer son mécontentement. Or le chat exprime simplement des comportements qui lui permettent de s’adapter à une situation donnée.

Ce n’est qu’en apprenant à comprendre son chat que l’on pourra l’accepter et l’aimer pour ce qu’il est réellement : un chat. Alors si nous changions notre façon de faire à présent ?! Prenons conscience de nos anthropomorphismes et laissons place au félimorphisme ! Informons-nous, et mettons-nous réellement et objectivement dans les pattes de nos minous !

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