Une femme qui regarde son chat en étant couché à coté de lui

Le handicap animal : perception de l’humain

Bienvenue dans ce nouvel article parlant du handicap animal ! Si tu ne le sais pas encore, cet article fait partie d’une série d’articles qui abordent chacun un point de vue différent sur le sujet. L’article d’aujourd’hui porte sur la perception qu’a l’humain du handicap de l’animal que cet animal soit le sien ou non.

Mais tout d’abord remettons un peu de contexte sur ce sujet ! D’après les chiffres collectés, les animaux handicapés sont plus présents que l’on pourrait le croire. En effet, un peu plus d’un tiers des personnes interrogées avaient déjà eu un animal handicapé et parmi ceux n’en ayant jamais eu, 71% d’entre eux en avaient déjà rencontré dans leur entourage ! Si tu veux savoir comment j’en suis arrivée à étudier le sujet et découvrir comment j’ai obtenu ces chiffres ainsi que d’autres (sur les différents types de handicaps, leurs origines et leurs conséquences) je te conseille de lire le premier article que j’ai publié sur le sujet.

C’est ma jolie Bali qui m’a menée à me pencher sur ce sujet du handicap animal

Ainsi, après avoir collecté ces chiffres, je me suis penchée sur la perception que nous, humains, pouvions avoir de ces handicaps. Quelles sont nos appréhensions, nos idées reçues et qu’en est-il réellement ? Car tu t’en doutes, la santé et un des domaines où l’on fait le plus preuve d’anthropomorphisme. C’est-à-dire qu’on va encore plus facilement y projeter toutes nos peurs, nos anticipations et nos ressentis humains.

Une des premières questions que j’ai donc posées est de savoir comment les personnes interrogées percevaient le handicap chez l’animal. Sur le graphique ci-dessous, j’ai distingué les réponses des personnes ayant vécu avec un animal handicapé et ceux n’en ayant jamais eu pour voir les différences qui pouvaient ressortir. A mon grand plaisir j’ai constaté qu’une majorité des interrogés des deux camps percevaient l’animal handicapé comme étant similaire à n’importe quel animal !

Ce graphique reprend les réponses obtenues concernant la vision de l’humain sur le handicap animal

Mais il y a néanmoins certains points d’inquiétude qui sont ressortis : le fait que le handicap nécessite d’avoir des connaissances particulières est l’une des inquiétudes les plus importantes ! On constate que cette crainte semble surévaluée car elle ressort chez 51% des personnes n’ayant pas côtoyé d’animal handicapé contre 32% de ceux en ayant eu. Une autre crainte avec un profil de réponse similaire est celle qui porte sur le coût financier que représente un animal handicapé. Encore une fois, c’est une préoccupation que l’on retrouve de manière plus importante chez ceux qui n’ont jamais vécu cette situation par rapport à ceux qui l’ont vécue. Comme souvent chez nous humain, on appréhende plus qu’il ne faudrait ce qu’on ne connait pas !

Tu me diras, « Mais est ce qu’on est bien sûr que ces craintes sont infondées ?! » et tu auras bien raison de me poser la question ! N’ayant que ma propre expérience pour te dire qu’un animal handicapé ne coute pas plus cher qu’un autre, je me suis dit que cela n’était pas suffisant. J’ai donc interrogé les personnes ayant vécu avec des animaux handicapés pour enrichir mes connaissances sur ce point ! Etant donné que la plus grosse source de dépenses pour un animal, ce sont les frais de santé, je leur ai demandé si le handicap de leur animal nécessitait un suivi particulier.

Cette question a pour but d’estimer les frais particuliers au suivi d’un handicap

Comme tu peux le constater, les avis sont plutôt partagés et je n’ai pas réussi à obtenir une vraie réponse à cette question. Globalement, la réponse dépend grandement du type de handicap et de l’âge/état de santé général de l’animal. En effet si la cécité est la conséquence progressive d’une maladie, l’animal va nécessiter un suivi régulier. Par contre, si comme moi, le chat a été amputé d’une patte suite à un accident et qu’il est en très bonne santé générale, aucun frais de santé particulier n’est à prévoir pour son handicap.

Maintenant j’avais envie de rentrer un peu plus profondément dans la tête de ceux qui n’avaient jamais eu d’animal handicapé pour voir comment ils pouvaient réagir face au handicap. Pour cela, je leur ai demandé quel serait leur choix d’adoption face à deux animaux répondant parfaitement à leurs critères mais dont l’un était porteur d’un handicap. Vous pouvez voir ci-dessous leurs réponses à cette épineuse question !

Ici on essaie de comprendre la vision du handicap par l’humain en abordant les choix lors de l’adoption

La plupart des interrogés ne savent pas trop choisir dans cette situation ! En effet certains indiquent qu’ils n’ont pas vraiment de préférence tandis que d’autres n’y ont tout simplement jamais réfléchis. Comme on pouvait s’y attendre, une petite partie des interrogés préféreront un animal sans handicap, tout simplement en rapport avec les appréhensions diverses que nous avons citées plus haut. Mais alors pourquoi tant de personnes sont si indécises sur la question ? Pour comprendre cela il faut se poser une autre question ! Quels sont habituellement les critères d’adoption de ces personnes ? C’est la question qui a été posée ci-dessous.

Ce graphique reprend les critères les plus importants pour les humains lors d’une adoption

Et tout de suite, tout devient plus clair ! Pour la très grande partie des personnes interrogées, le coup de cœur a une place très importante dans leur choix d’adoption d’un animal. C’est donc pour cette raison que beaucoup sont incapables de se prononcer sur la question de l’adoption d’un animal handicapé. En répondant « Je ne sais pas » ou « Je n’y ai pas réfléchis » c’est un peu comme s’ils me disaient « ça dépend, est ce que je le trouve absolument adorable ce petit chat à trois pattes ou pas ?! ». Et ça se comprend !

Et si on finissait par demander leur avis à ceux qui ont déjà partagé la vie d’un animal handicapé ? Suite à leur vécu avec un animal handicapé, est ce qu’ils seraient prêts à renouveler l’expérience ? Comme on peut s’y attendre, la réponse est très majoritairement oui ! La seule personne qui a répondu négativement m’a précisé que dans sa situation de vie actuelle, elle n’estimait pas avoir le temps nécessaire à consacrer à un animal malade ou dont le handicap nécessitera une attention particulière.

Ce graphique montre bien à quel point le handicap animal a été vécu positivement par les humains concernés

Quelles sont les conclusions à tirer de tout cela ? De mon point de vue, je pense qu’avoir un animal handicapé peut faire prendre conscience à l’humain qu’il a la vie de l’animal entre les mains et que c’est sur lui que repose son bonheur. C’est quelque chose qui est déjà vrai pour n’importe quel animal que l’on accueille dans son foyer mais le handicap pousse l’humain à y accorder une attention plus particulière. De plus, le handicap chez l’animal peut être perçu comme quelque chose de lourd, d’inquiétant quand on ne connait pas le sujet. Ce n’est donc pas du tout ce qui est recherché chez un animal de compagnie avec qui on recherche plutôt l’amour et les bons moments. Nous voyons ici que ces inquiétudes sont pour beaucoup, totalement injustifiées !

Pour finir sur le sujet des responsabilités, un aspect que nous n’avons pas encore abordé est celui de l’implication de l’humain dans le handicap de son animal : comment l’aider dans son quotidien, quels aménagements peuvent être fait, etc. On abordera donc cela dans un prochain article mais aussi la partie très intéressante qui consiste à s’interroger sur le point de vue de l’animal lui-même dans toute cette histoire !

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