Chats dormant ensemble

Le chat, un animal solitaire ?

Le chat domestique, tout comme son ancêtre le chat sauvage d’Afrique, est une espèce solitaire. En éthologie, on va parler de socialité pour désigner la tendance d’une espèce à vivre en groupe. Les chats ont une socialité faible, cela veut dire que c’est une espèce dont les individus vont vivre séparément tout au long de leur vie sur des domaines vitaux qui peuvent parfois se croiser et qu’ils n’interagiront que lors des périodes de reproduction. A l’inverse, une espèce sociale comme le loup vivra en groupes familiaux afin de chasser ensemble des proies plus grosses qu’eux pour survenir à leurs besoins.

Néanmoins, comme je l’ai déjà évoqué dans l’article traitant de la domestication du chat, l’une des modifications comportementales que l’ancêtre du chat à subit, est une plus grande tolérance sociale. Ainsi, il est devenu plus tolérant vis-à-vis des humains mais aussi de ses congénères. De manière plus générale, le chat domestique a acquis une grande plasticité comportementale qui lui permet d’être très adaptable dans différentes situations.

Des chats bien sociabilisés sauront gérer une rencontre avec un chat inconnu

Chez les chats harets, des chats domestiques qui vivent à l’état sauvage, on peut constater la formation de colonies concentrées autours de spot de nourriture abondante. Ces colonies sont artificielles car c’est la présence humaine qui crée ces concentrations de nourriture (marchés, ports, poubelles de supermarchés ou d’hôpitaux, etc.). C’est dans un but de survie que les chats harets s’y regroupent et acceptent de partager leur domaine de vie avec leurs congénères. Comme la nature est bien faite, les chercheur étudiants ces groupes de chats harets ont remarqué que les colonies étaient composées principalement de groupes de femelles d’une même famille. Les jeunes males quittaient le groupe assez tôt, ce qui évitait une trop importante consanguinité.

Dans nos foyers, nous offrons à nos chat un lieu sécurisant, avec de la nourriture en abondance et en bonus de l’affection, des jeux et des stimulations en tout genre. La qualité de la cohabitation entre plusieurs chats dans un même foyer va dépendre de beaucoup de choses, comme l’environnement proposé (taille, liberté), le nombre de ressources à disposition, la qualité des présentations (la première impression est toujours importante !), la qualité des interactions quotidiennes entre les deux individus, mais aussi et surtout, la sociabilité individuelle des deux chats.

Chez moi, ces deux là ont une relation plutôt harmonieuse !

En effet, le chat n’est pas une espèce sociale mais leur capacité à entretenir des relations avec d’autres individus va varier d’un chat à un autre. C’est ce qu’on appelle la sociabilité de l’individu. Celle-ci se construit chez le chaton, avec des apprentissages de base : reconnaitre son espèce, apprendre les codes de communication directe et indirecte ainsi que les auto-contrôles comme l’inhibition de la morsure. Ainsi un chaton bien sociabilisé est un chaton qui aura vécu ses trois premiers mois de vie avec sa mère et sa fratrie, aura rencontré d’autres chats, et aura ainsi fait tous les apprentissages nécessaires pour gérer la situation lors d’une rencontre avec un chat inconnu.

Les interactions entre chatons, supervisées par la mère, leur apprend les bons codes sociaux

Les relations entre nos chats sont complexes et beaucoup de choses entrent en jeu, mais c’est évident que tous ne partent pas avec les mêmes chances en termes de sociabilité. On verra donc des situations de cohabitation harmonieuses avec deux chats qui dorment ensemble, jouent ensemble et se font des papouilles trop mignonnes. Mais aussi des situations ou les chats se tolèreront simplement, voir des situations carrément conflictuelles ! A ce moment-là, il est parfois compliqué pour les humains du foyer de gérer la situation. Personne n’a envie de voir ses animaux se battre et la tension générale peut se répercuter en un marquage plus important avec des pipis ou des griffades sur les meubles.

Pour autant, ces situations ne sont pas désespérées et il y a toujours une marge de manœuvre pour travailler à réparer la relation. Attention je ne vous promets pas de miracles en transformant une relation conflictuelle en relation harmonieuse ! Mais à force d’associations positives et de patience, il est possible d’apaiser les conflits et rendre la situation plus neutre. Donc si vous faites face à ce genre de conflits, n’hésitez pas à faire appel à moi pour que je vous accompagne dans la résolution de cette situation.

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